article précédent : 33. Quito la morose
J’ai longtemps hésité à écrire cet article. Vous n’imaginez pas combien de fois je l’ai abandonné après quelques lignes. La cicatrice était encore trop fragile, et je ne pouvais pas la gratter de la pointe de mon stylo au risque de la déchirer comme un mouchoir humide. Mais maintenant que neuf mois ont passé depuis ma dernière conversation avec Dany et que plusieurs milliers de kilomètres me séparent désormais de l’Amérique du Sud, je me sens enfin prêt à raconter le chapitre le plus obscur de mes deux ans de voyage.
En décembre 2013, après huit mois de route, je suis arrivé à Lima. La capitale du Pérou n’est pas très intéressante d’un point de vue touristique. La plupart des voyageurs se contentent d’y passer un ou deux jours avant de prendre l’avion vers Cusco et la Bolivie. Mais on m’avait parlé depuis un moment de cette destination idéale pour jouer au poker, et j’avais décidé de m’y installer quelques semaines pour tenter de gagner un peu d’argent et rattraper mon retard dans l’écriture du blog. J’ai trouvé une jolie chambre à San Isidro, un quartier résidentiel et me suis mis au boulot.
Je me suis tout de suite senti à mon aise. Je consacrais mes journées à écrire, bien manger, faire du sport et mes nuits à sortir. J’avais rencontré Cecilia qui désespérée par mes deux pieds gauches, s’était mise en tête de m’apprendre la salsa en échange de quelques ballades à moto. Nous passions beaucoup de temps ensemble, et les soirées qui me restaient, je les passais au poker. Pendant un moment, j’ai littéralement dévalisé les tables des casinos de Miraflores. J’y passais plusieurs nuits par semaine, gagnais une ou deux caves et rentrais à moto les poches pleines au lever du soleil. Une agréable routine. Je me suis installé là sans trop savoir quand j’allais bouger.
Je n’ai rencontré Dany qu’un mois après mon arrivée. Je savais qu’un couple louait une chambre à côté de la mienne, mais avec mes horaires décalés, je ne les avais jamais croisés. Une après-midi, alors que je m’apprêtais à sortir, un type a ouvert la porte d’entrée et s’est planté devant moi. J’ai eu un moment d’hésitation. Il était immense, un bon mètre quatre-vingt-quinze à vue de nez, et pas spécialement maigrichon. Blanc, cheveux ras, tatoué sur les bras et les mollets. Je n’aurais pas aimé le croiser dans une ruelle à quatre heures du matin, sauf que cette fois-ci, il sortait de chez moi en tongs et short de plage, et me regardait de ses yeux étonnamment bleus avec un air plutôt avenant. Il s’est adressé à moi en anglais :
– Hey buddy, c’est à toi la moto ?
– Euh… oui
Il a souri.
– Tu l’as vraiment ramenée du Paraguay ?
– Aha oui, c’était un long trajet…
– Wow, nice man ! Ca fait pas mal de temps que je la voyais ici et je me demandais vraiment à qui elle était. Moi aussi j’avais une moto avant, au Canada.
– Ah ouais ? C’est toi qui vis ici avec ta copine ?
– Oui, je suis Dany, nice to meet you man.
Il m’a tendu la main et on a continué à parler un peu. Il vivait ici depuis quelques temps avec sa copine péruvienne enceinte de cinq mois.
– Dis-moi tu vas au centre là ?
– Ouais pourquoi ?
– Je vais voir un pote vers Miraflores, tu pourrais me déposer sur la route ?
– Ok, pas de problème, c’est justement par là que je vais.
Je me suis installé sur Parkinson, lui est laborieusement monté derrière moi. Il était tellement grand sur ma petite 150cc qu’il avait du mal à replier suffisamment ses jambes sur les cale-pieds. Beaucoup plus lourd également que les petits gabarits que j’étais habitué à emmener en ballade. On a démarré en zigzagant, manquant de se manger la Pontiac de Jose, le proprio de la maison, puis on a remonté la rue en rigolant. Laurel et Hardy sur une moto chino-paraguayenne dans les rues de Lima. On devait avoir une sacrée dégaine vu comme tout le monde nous regardait en souriant. Après une dizaine de minutes de chevauchée instable, je l’ai déposé à un rond-point. On s’est check comme deux vieux potes et il a éloigné sa carcasse de géant. En redémarrant je me suis marré tout seul.
Dans les semaines qui ont suivi, on s’est souvent croisés à la maison. Lui qui était invisible les premiers temps apparaissait un peu partout. Je lui rendais des services en le déposant à droite à gauche, il me laissait un peu de bouffe quand il cuisinait. On est devenus amis. En dépit de son physique de grand gaillard effrayant, Dany s’est avéré être gentil tout plein. Il se ramenait de temps en temps dans ma chambre avec un milk-shake maison, et se posait là une heure pour discuter. On s’entendait bien tous les deux avec nos parcours un peu marginaux. A 35 ans, il avait essayé à peu près tous les jobs possibles. Videur, barman, technicien informatique, il avait même été pêcheur. « Ça paie bien mec, mais c’est un dur boulot… Vraiment dur… » en me montrant une déformation bizarre qu’il avait à son épaule, suite à un accident sur un bateau en Alaska.
Un soir il avait rencontré Diana dans un bar et ils étaient tombés amoureux. Ils avaient roucoulé quelques mois ensemble au Canada, et quand elle était rentrée chez elle à la fin de son stage, cette fois-ci c’est lui qui l’avait rejoint à Lima. Les choses étaient devenues sérieuses. Quand elle était tombée enceinte, ils avaient décidé de vivre ensemble et louaient désormais cette chambre en attendant de trouver un appart. Je les voyais de temps en temps ensemble dans la cuisine, elle avec son ventre un peu plus gonflé chaque jour, lui avenant et attentionné. Ils formaient un joli couple.
Malheureusement, tout n’était pas rose. Ils attendaient depuis plusieurs mois le visa d’émigration de Diana qui n’arrivait pas. Le couple avait envie d’élever leur enfant au Canada, là où les perspectives d’avenir étaient plus dégagées, et où Dany avait sa famille, ses amis, et beaucoup plus d’opportunités professionnelles. Il peinait à trouver un boulot stable au Pérou, gagnait un peu en réparant quelques ordis, voulait monter une affaire dans le textile sans pouvoir réellement la concrétiser. J’ai compris qu’il avait des problèmes d’argent quand il est venu me voir quelques fois pour m’emprunter des sommes dérisoires qu’il me rendait quelques jours plus tard. J’imagine que ça n’aidait pas à vivre sereinement la grossesse de Diana. Plus son ventre gonflait, et plus Dany semblait préoccupé. Je savais qu’ils se disputaient de temps en temps car il disparaissait quelques nuits puis revenait. Un jour, au détour d’une conversation dans ma chambre, il m’avait montré sa bière.
– Oh man, j’ai eu des gros problèmes avec ça…
-Ah bon ?
– Oui…
Ça m’avait surpris. Je ne l’avais jamais vu faire d’abus et suis resté muet. Je crois que ce jour-là il avait envie de m’en dire plus. Il y a eu un silence de quelques secondes, mais je n’ai pas su comment enchainer, et nous avons continué sur autre chose.
En réalité, je vivais tout ça de loin. A partir de février, mon agréable vie d’expatrié s’est dégradée. Mes résultats au poker étaient beaucoup plus irréguliers, et j’avais rompu avec Cecilia. J’ai failli quitter Lima à ce moment-là, mais j’ai rencontré Jackelyne, dont les jolies jupes remontaient sur la moto et me donnaient droit à la sympathie de tous les chauffeurs de taxi de la ville.Je suis resté. Vers fin mars, mes parents et mon frère ont débarqué chez moi pour fêter l’anniversaire du World Poker Trip. Nous ne nous étions pas vus depuis un an, et avons donc décidé de rattraper le temps perdu à l’occasion d’une virée à Cusco.
La veille du départ, Dany est venu me demander si je pouvais lui prêter Parkinson en mon absence. Je n’y voyais pas d’inconvénient et ai accepté, à condition qu’il me change mes pneus usés. Je lui ai donné l’argent nécessaire pour en acheter de nouveaux, les papiers et les clés de la moto. Une petite voix me disait que ce n’était pas une très bonne idée, mais Dany était mon pote, et je suis parti le cœur léger. Trois jours plus tard, depuis le froid de Cusco, j’ai reçu sur Facebook un message du proprio :
« Bonjour Jonathan. Je voulais juste que tu saches que Dany ne vit plus à la maison et que la moto n’est plus là »
J’ai senti un vide dans mon ventre. Putain de mauvais pressentiment. Pendant une seconde, j’ai envisagé toutes les possibilités, mais par miracle, je n’ai pas eu le temps de trop y penser : Dany était connecté.
– Hey, t’es là ?
– Oui
– J’ai entendu que tu n’étais plus à la maison ?
– Qui t’a dit ça ?
– Jose
Quelques secondes de silence
– Ahh oui, je vis chez un pote en ce moment. Je me suis disputé avec Diana, c’est un peu chaud en ce moment mec…
– Ah ok. Il parait que tu es parti avec la moto aussi ?
– Oui, t’inquiète, elle est avec moi à Miraflores
– J’espère que tu n’as pas de mauvaise idée…. Tu sais cette moto, c’est ce que j’ai de plus important. Sans elle, je suis à la rue.
Autre silence. Interminable…
– Non, pas de soucis mec. Quand tu rentreras lundi, je la laisserai à la maison. No worries man, seriously.
– Ok. Tu as pu changer les pneus ?
– Ah non, pas encore, j’ai pas eu le temps. Je le fais demain. Ecoute mec, je dois sortir là. Mais t’inquiète pas pour la moto, vraiment.
Je l’ai laissé, à la fois nerveux et résigné. De toute manière, j’étais à mille kilomètres de là et je n’avais pour le moment pas d’autre choix que de lui faire confiance. Le lendemain, j’ai reçu un message du proprio qui m’annonçait que Parkinson était de nouveau garée dans l’entrée. J’ai pu profiter de mes derniers jours à Cusco. Nous avons parcouru la Vallée Sacrée en famille, et quand eux ont continué vers le Macchu Picchu que j’avais déjà vu, Jackelyne, qui était venue par elle-même, m’a rejoint dans un pub de la Plaza de Almas. Elle était si belle et sexy ce jour-là avec son haut semi-transparent, que je me sentais presque gêné de marcher avec elle dans la rue. Je sentais la réprobation jalouse des femmes tassées dans leurs tenues traditionnelles, et les regards lubriques des hommes aux cheveux longs et au style inca. L’ambiance n’avait rien à voir avec Lima. Les meutes de chiens trainaient en ville. On vendait de la drogue sur les marchés. Le ciel était gris et lourd, il pleuvait de temps en temps et malgré les baisers nous avions tout le temps froid. Nous avons passé 36 heures à jouer les tourtereaux entre les vieilles pierres, et bien que le décor fût parfaitement romantique, il y avait dans l’air comme un parfum de solitude. Je ne sais pas si ça venait d’elle ou de moi. Probablement de moi. Je ressentais comme une pression dans le ventre, un sentiment d’inconfort. Je commençais de nouveau à avoir des fourmis dans les jambes, et mon esprit était déjà parti en Equateur. Il était temps de continuer ma route.
A mon retour dans la capitale, Parkinson était garée dans l’entrée de la maison. Exactement au même endroit que là où je l’avais laissée, comme si elle n’avait jamais bougé de là. Jusqu’à ses vieux pneus qui étaient toujours en place. Dany est réapparu juste après le départ de ma famille. Il est entré dans ma chambre presque sur la pointe des pieds, la lèvre pincée, un air grave sur le visage. Je n’ai pas été surpris par l’annonce qu’il m’a faite : « Ecoute mec, je suis tellement désolé pour la moto. Je suis parti samedi changer les pneus et je me suis fait arrêter sur la plage. La moto était pas à mon nom, ils voulaient l’embarquer au poste, j’ai dû leur donner tout l’argent que tu m’avais filé pour repartir »
Je dois avouer que je ne l’ai cru qu’à moitié. Je m’étais fait emmerder tellement de fois par la police au cours de mon voyage pour un défaut d’assurance, un phare défectueux ou juste la couleur de mes yeux que je connaissais désormais presque toute la grille tarifaire de la corruption. Les Péruviens étaient des flics faciles, qui prenaient beaucoup plus de plaisir à racoler les clients sur le bord des routes et leur faire cracher de l’argent qu’à véritablement faire leur boulot. Et s’ils tapinaient pour un peu plus cher que leurs collègues boliviens ou paraguayens, ils restaient dans la moyenne basse du continent. La petite passe de Dany coutait à tout casser 150 soles, certainement moins avec un peu d’humour ou un joli sourire. C’était la moitié de ce que je lui avais prêté.
– Pas de bol mec… Ecoute, je vais bientôt quitter Lima. Quand est-ce que tu peux me rembourser ?
– J’ai de l’argent qui va tomber après demain, je pourrai te le rendre à ce moment-là, sans faute, ça te va ?
– Oui. Pense-y mec… Au fait ça va mieux avec Diana ?
– Ah ouais, beaucoup mieux… C’était vraiment chaud dernièrement mais là ça va beaucoup mieux… Mieux que jamais.
Le surlendemain il m’a demandé un délai. J’étais occupé sur la vidéo récapitulative de l’année, et lui ai dit que je me barrais le lundi suivant. Je m’attendais à ce qu’il m’esquive pendant tout le reste de la semaine mais j’ai eu la surprise de la voir presque tous les jours. Il venait me proposer des arrangements, des services ou des deals chelous. Il me parlait de jouer ensemble au poker, le lendemain de louer un ordi qu’on lui avait donné en réparation, une autre fois un casting pour une pub qui ne donnait rien. Tout cela sentait l’urgence. Il semblait torturé, au pied du mur. J’ai cru comprendre qu’il devait de l’argent à d’autres, apparemment des Péruviens. Et à sa nervosité, j’imagine que ce n’étaient pas ses potes. Je lui ai conseillé de chercher un boulot de barman, de réceptionniste, lo que sea, pour pallier à la crise, mais il semblait réticent à l’idée sans que je comprenne pourquoi.
Lundi est arrivé et il n’a pu me rendre qu’un tiers de la somme. Ça me convenait, j’avais décidé de lâcher l’affaire. Au final ce n’était qu’un petit montant devenu symbolique. Je n’avais pas besoin de cet argent, ou plutôt beaucoup moins que lui. Et même si j’avais été déçu et un peu vexé par la tournure des événements, je ne voulais pas rester bloqué dessus comme un chien rongeant son os. Ma vidéo était terminée, ma relation avec Jackeline également, et rester à Lima à attendre me coutait désormais plus cher que de reprendre la route.
– Laisse tomber. Je pars la semaine prochaine. Si tu peux me rembourser d’ici là c’est cool. Sinon tant pis.
– Ecoute Jonathan… Je peux pas te rendre le reste tout de suite… Je suis désolé, sérieux… Je te promets que je vais te rembourser. C’est chaud en ce moment, mais dans quelques semaines, je te ferai un virement ok ?
– Ouais…
Il était prostré sur mon lit, baissait les yeux. Il avait l’air tellement mal, ce mec que j’avais connu si rigolard. Je n’oublierai jamais la phrase qui a suivi.
« Je ne suis pas un mauvais gars mon pote… Je ne suis pas ce mec, j’te jure » (« I’m not a bad guy buddy… I’m not this guy, I swear » )
J’étais mal à l’aise. Je sentais qu’il avait dit ça en parlant d’autre chose qui me dépassait. C’était comme s’il l’avait dit pour lui-même. Pour se rassurer. Se déculpabiliser. Il avait autre chose en tête à ce moment-là. Il devait déjà penser à ce qu’il allait faire… En écrivant ces mots huit mois plus tard, j’en suis désormais certain.
Ce fut notre dernière conversation. Deux jours plus tard, Diana à toqué à ma porte pour me demander si je savais où était Dany. Je n’en n’avais pas la moindre idée. Elle non plus. Il avait mis les voiles, mais cette fois-ci, pour la première fois, il avait pris avec lui son sac et toutes ses affaires.
Diana était enceinte de huit mois.
Quand j’ai enfourché Parkinson lundi suivant et enfin quitté Lima après cinq mois d’arrêt, Dany n’était pas revenu. Ce n’est que deux semaines plus tard, alors que je vivais de drôles d’aventures à Sullana, dans l’extrême Nord du pays, que j’ai vu sur Facebook les photos du couple réuni. Ils étaient debout, Dany dans le dos de Diana, embrassant son front, les mains posées sur son ventre nu plus gonflé que jamais. La photo avait été prise dans un studio, la lumière était douce, ils souriaient sereinement. On aurait dit une pub pour un plan épargne. J’ai été content de les voir de nouveau réunis, et encore plus quand à mon entrée en Equateur, j’ai appris la naissance de Lucio, 3,3 kilos, 56 centimètres, un géant, comme son père. Pendant les deux semaines qui ont suivies, mon fil d’actualité fut inondé de photos de la petite famille réunie et heureuse. J’étais content de voir qu’ils semblaient avoir repris du poil de la bête. Dany avait l’air tellement serein, comparé à l’état dans lequel je l’avais vu durant les dernières semaines que je me suis dit qu’il avait enfin réussi à régler ses problèmes.
Le choc n’en a été que plus grand quand j’ai appris sa mort.
Le 4 juin 2014, il a avalé une boite d’analgésique, une bouteille de rhum et s’est laissé glisser. Dans le lit d’hôpital où il s’est réveillé quelques heures plus tard, il a dit à Diana qu’il regrettait, qu’ils allaient recommencer à zéro, ensemble avec le bébé. Mais le lendemain il ne s’est pas réveillé.
J’ai mis longtemps à comprendre ce qu’il s’était passé. J’étais triste et choqué, et je n’osais imaginer dans quel état était Diana. Je n’osais pas lui parler. Je n’osais pas lui demander pourquoi mon pote avait décidé de la laisser toute seule avec son fils de deux semaines.
Le temps a passé, j’ai continué mon voyage, en Equateur, en Colombie… Récemment, j’ai commencé à voir Diana poster de nouveau des photos de Lucio, des sorties en famille. Elle souriait, avait l’air mieux. Je l’ai recontactée et elle m’a expliqué.
Dany avait effectivement un problème avec l’alcool. Et les médicaments. Et la drogue. Je n’en n’avais été que témoin partiel, mais il était régulièrement sujet à de violentes crises d’angoisse. Ce sont ces crises qui le faisaient parfois soudainement s’enfuir de la maison. C’est l’une d’elles qui l’a terrassé.
Diana avait connu un mec bon, généreux, solide. Elle l’a vu devenir petit à petit instable et dépressif. Il avait dit à Diana qu’il partait parce qu’il ne se supportait plus. Parce qu’il pensait qu’il n’arriverait pas à être suffisamment solide pour sa femme et son fils. Parce qu’il croyait qu’il serait un terrible exemple pour Lucio. Parce qu’il n’était pas un mauvais gars, et se voir changé ainsi le rendait profondément malheureux.
Non mon pote, tu n’étais pas un mauvais gars. Tu n’étais pas ce gars-là, crois-moi. Tu étais juste un mec normal qui s’est laissé submerger par quelque-chose qui le dépassait.
Je pense souvent à toi tu sais mec. Je parle de toi aux gens que je rencontre sur la route. Je leur raconte nos conversations, les moments où tu avais l’air mal, ceux où j’avais l’impression que tu voulais te confier, mais où tu te taisais. Je leur raconte nos embrouilles autour de la moto. Je me demande parfois si j’aurais pu t’aider, te soulager. Changer quelque chose. J’en sais trop rien.
J’ai longtemps hésité à écrire cet article. Tu comprends certainement pourquoi. Mais maintenant que huit mois ont passé, que les larmes de Diana ont séché et que je vois souvent la petite bouille pleine de vie de Lucio sur Facebook, je me suis dit que je pourrais te faire revenir l’espace de quelques pages. Et qui sait les montrer un jour à ton fils.
Pour qu’il sache que son père n’était pas un mauvais gars.
Pas ce gars-là.
Un bon gars.
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waow
Ton plus bel article.
Excellent.
Superbe article. Emouvant.
Très émouvant et un bien bel hommage à Dany !
Terriblement émouvant… et toujours aussi bien écrit !
Vraiment très émouvant !
Bien écrit. Merci de nous avoir partagé ça.
bravo
Bravo vraiment !!!
Vraiment poignant.
Très bel hommage, beaucoup d’émotion. Bravo
Super article
Merci.
Très émouvant, courage
Bel hommage.
bel article, une écriture fluide qui m’a scotche du debut a la fin !
Encore un article écris à ta manière , excellent et tellement touchant .
Magnifique article.
Je te suis depuis le début mais je ne prends pas le temps de lire tout tes articles, mais ce qui est sur, c’est que je lirai ton livre en entier dès sa parution.
Bon voyage 😉
belle plume pour une triste histoire,
Magnifique article, très émouvant. Tu as beaucoup de talent d’écriture, vivement le livre 🙂
Encore excellent continue!
Bel hommage .
j’ai pas fini car je suis en larmes. le temps d’écrire ça et je termine, c’est dur.
1 000 respects mec …
Impossible de ne pas verser une larme. très émouvant.
Bouleversant témoignage.
Je te suis maintenant depuis 6 mois et c’est toujours un plaisir de te lire ou regarder tes vidéos.
Continue à nous faire rêver, avec les bons moments comme les mauvaises galères, et nous faire partager cette aventure humaine incroyable.
Enjoy!
Merci a tous pour vos commentaires. C est encourageant pour continuer à écrire a chaque fois un peu mieux
C’est beau et poignant. Bravo.
quel article exceptionnel, une leçon de vie. c très touchant merci pour ce partage. bonne route amigo
Excellent!
Génial l’article, très bel hommage !!
Magnifique mec…
J’aime pas j’adore! t’aurais presque pu me faire pleurer! decidement tes articles sont toujours autant prenants 🙂
grave laeti !!! Vraiment bien 😀 j’adore aussi !
Je ne connais pas ce type, et pourtant en quelques lignes tu as pu me faire compatir.
Tu écris avec ton coeur et ça se ressent énormément.
Bonne continuation à toi.
bel article, très poignant. Si Dany avait voulu que tu l’aides, que tu le soulages, il te l’aurais demandé. Tu ne peux pas être responsable, même en partie, de SA décision. Parler de lui est la meilleure chose que tu puisses faire.
merci Loorent
histoire touchante. merci pour ce récit.
Oh ben dis donc… C’est le premier article que je lis sur ton blog et ça m’a collé les larmes aux yeux.
Très belle hommage en tout cas, très touchant.
Très émouvant
Quelle histoire… Ta plume est magnifique. Cela nous rappelle à tous que la vie est belle mais qu’elle reste extrêmement fragile. Merci pour ce récit.
Ton blog est une merveille!!!!!
Cette histoire, cette fin, cette photo. Putain.
Les larmes aux yeux.