article précédent : 23. Six mois, bilan
Dix jours après mon arrivée, mes journées se ressemblent déjà toutes. Comme à Tucuman, Salta ou Santa Cruz, je me suis inconsciemment installé dans une petite routine quotidienne. Attitude à première vue paradoxale de la part d’un baroudeur, mais finalement plutôt naturelle : entre la fatigue de six mois de route et les rencontres chaque fois plus intéressantes, continuer avec le même rythme qu’au début n’a désormais plus trop de sens. Depuis quelques semaines, j’ai décidé que mon voyage durerait plus que l’année initialement prévue, et le sentiment d’urgence a cédé la place a un certain besoin de stabilité.
Trois ou quatre fois par semaine, je me rends à ma partie privée des beaux quartiers. J’y perds et gagne beaucoup, fais le yoyo d’une session à l’autre. A une table aussi facile, je considère cette stagnation comme un échec, mais les enjeux sont tellement faibles que la vexation reste supportable. Je me console en faisant connaissance avec la haute société de la Paz. Un soir, je me retrouve à la même table que l’un des conseillers du Président Moralès qui, à moitié ivre, me raconte son projet d’aéroport international de Santa Cruz.
A la fin de la deuxième semaine, à ma demande, je suis invité à une partie plus grosse. C’est le croupier de la première table, avec lequel j’ai sympathisé, qui m’y introduit. Ensemble sur la moto, nous traversons toute la Zona Sur, et arrivons dans un quartier encore plus isolé que précédemment, littéralement à l’autre bout de la ville. Cette fois-ci je suis passé véritablement dans le haut de gamme. Nous arrivons devant un portail fermé, sonnons et un colosse nous ouvre. Il fait nuit, mais derrière lui on devine l’ombre d’une énorme villa. A l’intérieur, un hall immense, marbre au sol, entrée double hauteur et escalier d’apparat. Au fond, on entend des voix de femmes qui rient dans le salon. Notre hôte en sort et se présente. Fin de la trentaine, grand, beau gosse, barbe taillée. Je suis face à l’ancien manager poker de la plus grande enseigne de casinos de Bolivie, à l’époque où ceux-ci étaient encore légaux il y a quelques années. Il nous emmène dans une belle pièce adjacente à l’entrée, visiblement aménagée exclusivement pour le poker. Un cabinet tout en bois, du parquet aux meubles, au milieu duquel trône une table magnifique, surplombée d’une unique lampe pendante qui donne à la pièce une petite lumière tamisée des plus appropriées.
Avec mon ami croupier, nous sommes les premiers. Il s’assoit, discute boulot avec le colosse, et les joueurs arrivent peu à peu. La plupart ont la trentaine ou quarantaine, tous apparemment amis de mon hôte, même niveau social, à part probablement ce jeune asiatique, fin de la vingtaine, typé joueur d’internet. On sent la partie hebdomadaire bien rôdée, les mecs qui ont l’habitude de jouer ensemble en toute détente. Deux croupiers pros, boisson et bouffe à volonté. Je commence à me faire à cette spécificité bolivienne : contrairement au reste de l’Amérique du Sud, le poker live y est ici majoritairement une activité de l’aristocratie.
La partie commence au bout d’une dizaine de minutes, et je suis tout de suite frappé par son bon niveau. Je ne suis ni à l’autre table de la capitale, ni à celle de Cochabamba où la quasi-totalité des joueurs étaient faibles. Ici, hormis peut-être une ou deux cibles, je réalise tout de suite qu’il va falloir être concentré et ne pas faire d’erreur. D’autant plus que cette fois-ci je joue cher (comme en France donc, si l’on compare les niveaux de vie, proportionnellement 14 fois plus cher qu’en France !), et que je vois très bien que les mecs en face n’ont aucun problème par rapport à cela.
Autour de moi, ca joue très large agressif. Les relances sont peu respectées et les pots se jouent rarement avant le flop. J’ai tout de suite une impression de déjà-vu : le souvenir de ma partie des avocats à Salta, quelques mois plus tôt (et dont j’ai publié l’article peu de temps auparavant). La même table privée high stakes avec des profils de joueurs gambler/agressif. Le même contexte un peu compliqué, à savoir une perte de confiance pokeristique. La même situation financière tendue, avec juste deux caves sur moi (200 blindes), et pas vraiment le droit à l’erreur. Je décide instinctivement d’opter pour la même stratégie serrée qui m’avait réussie à l’époque.
Sauf que pour une raison que je n’identifie pas encore à ce moment là, je sens que j’ai de la peine à avoir de la discipline. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, jouer serré est très éprouvant nerveusement. Devoir jeter de jolies cartes sur la base de certains principes mathématiques, particulièrement quand autour de soi l’on voit tout le monde jouer 50% des coups, c’est parfois difficile. A Salta, j’avais la patience, la solidité. Après seulement trois mois de voyage, je me sentais également un certain sens de la responsabilité, il fallait que je gagne pour continuer. Cette fois-ci, il se passe quelque chose de différent. Et en couchant mes mains les unes après les autres, l’agacement arrive. Je sens la chaleur qui monte petit à petit, les mains moites, les pieds qui s’agitent, les pensées qui s’accélèrent, une certaine nervosité. Je connais très bien cette sensation. Ca fait des années que je l’ai identifiée. C’est l’ennemi absolu de tous les joueurs de poker : le tilt.
( C’est l’heure de la partie technique ! J’essaie comme d’habitude de rester vulgarisateur, mais la main qui est développée ci-après aborde des concepts de range (ensemble de mains qu’un joueur peut potentiellement avoir) un peu complexes, difficiles à saisir pour les gens n’ayant pas pratiqué un minimum. Au cas où vous voudriez vous accrocher et essayer quand même, plutôt que vous retaper les 23 articles précédents où j’explique tous les concepts abordés, vous pouvez consulter )
Je commence à faire mes premières erreurs. Pas très importantes au début, entrer avec des mains un peu borderline que je ferais mieux de coucher. Puis, dans un énorme pot d’Omaha, où presque toute la table a payé préflop, je décide de shove (faire tapis) au bouton de vagues backdoors sur un flop où personne n’a pris l’initiative. J’ai une image tellement sérieuse à ce moment là que tous se couchent en souriant. C’est passé par miracle, mais je sais pertinemment que j’étais à deux doigts du spew (littéralement « dégueuler »). Les jours de lucidité, j’aurais eu le courage de m’en rendre compte, de me lever de table malgré les regards étonnés et de m’en aller. Mais le principe du tilt, c’est justement que les émotions prennent le pas face à la raison. Je reste assis, et de plus en plus agité.
Un peu plus tard j’ouvre 56 de pique et paie une relance au bouton. Nous sommes cinq dans le coup et le flop se dévoile :
K de coeur 4 de trèfle 7 de trèfle (pot 25)
Tout le monde check, et je décide de semibluffer quand la parole me vient : 18. SB check, et BB le jeune asiatique d’internet qui a très bien joué jusqu’à présent décide de me check/raiser à 56. Tout le monde se couche et la parole me revient.
Que peut-il bien avoir ? J’exclue rapidement l’idée d’un bluff pur : le fait qu’il reste deux joueurs à parler et mon image serrée ne sont pas des conditions propices pour tenter le diable, d’autant plus qu’il a été sérieux jusqu’à maintenant. Les semi bluffs en revanche sont envisageables : Pour la plupart des Kx de trèfle. Parfois des Ax de trèfle et de gros combos comme 68, 53, 56 de trèfle, mais il n’est pas certain qu’il décide de les jouer ainsi contre ma range perçue solide. Et puis évidemment quelques rares doubles paires comme 74s, K7s et les brelans de 4 ou de 7. Une rapide analyse aurait du me faire réaliser que je suis complètement dominé par cette range. Non seulement j’ai une faible chance de gagner contre les mains faites, mais en plus, même ses tirages me dominent complètement. Etant donné que nos profondeurs de stack sont relativement faibles à ce moment (120 blindes), essayer de le faire coucher en faisant tapis est presque illusoire. Enfin, payer pour espérer toucher ma quinte est exclu : je n’ai que 6 vrais outs (cartes qui me font passer devant) dans ce spot, soit 24% de chance de remporter ce coup (et 12% dès la turn où tout partira souvent). Espérer pouvoir représenter la couleur si celle-ci tombe est également une hypothèse très aléatoire, car on a bien vu qu’il pouvait en avoir lui même dans sa range.
C’est triste à dire, mais il n’y a qu’une seule chose logique à faire ici : se coucher.
Mais que se passe-t-il dans ma tête à ce moment là ? A froid, six mois plus tard, mon analyse de la main est claire. Ce soir-là pourtant, à cette table difficile et stressante, fatigué par mon voyage et au milieu de tous ces mecs qui m’ont vu jouer tel un roc toute la soirée, j’ai le cerveau embrumé. J’ai une image tellement serrée et une si belle main… Comment m’en séparer ? Entre toutes les décisions possibles, je prends la pire : payer.
Turn : K de pique (pot 137)
Il réfléchit un instant et check. La doublette du roi est une très mauvaise carte pour moi, je le sais tout de suite : Ses mains faites se retrouvent renforcées, ses paires+draws sont désormais des trips+draw. Seuls quelques flushdraws purs peuvent désormais abandonner, mais ils ne constituent pas une grosse partie de sa range.
Son check d’ailleurs n’est pas spécialement signe de faiblesse. Il peut très bien essayer de me piéger, ou tout simplement ne pas avoir envie de s’isoler contre le haut de ma range… Je suis tout à fait conscient de cela, mais dans mon esprit, une petite voix me dit qu’il n’y a désormais plus qu’un seul moyen de gagner ce coup, et c’est de miser : tapis, 75.
Je le vois faire la grimace, et pendant un instant, je crois au miracle. Mais après quelques secondes de réflexion, il finit par payer un peu dégouté, et retourne KT de trèfle, soit trips+flushdraw. Dans l’absolu, une bien jolie main, qu’il pensait cependant battue vue mon image ultra sérieuse, et n’a évidemment pas eu la force de coucher. Je retourne mon bluff à la surprise générale. Désormais, il va falloir être chanceux pour réaliser mes 12%… Qui ne seront pas suffisants.
Je vois le pot partir, les joueurs un peu surpris d’un tel craquage, et pose ma deuxième et dernière cave sur la table.
Je la perds en moins d’une heure, en combinant malchance, erreurs et faiblesse mentale. Pas de miracle, sur une table aussi large, il faut soit être capable de mettre beaucoup d’argent, soit ne faire aucune erreur, soit avoir de la chance. Je n’ai réuni aucun de ces trois critères, et il est à peine minuit que je me lève dégouté.
A ce moment précis, je viens de passer perdant sur l’ensemble de mon séjour en Bolivie. Mon premier pays négatif. Sur la moto, en remontant seul vers le centre, je commence à avoir le cafard. Le lendemain, j’ai le droit à une conversation avec Xavier. Il me fait subtilement comprendre que j’ai un peu trop profité de son hospitalité, et je suis mort de honte quand je constate qu’il a raison. Cela fait presque deux semaines que je suis chez lui, à aller et venir, rentrer au beau milieu de la nuit et me lever à midi bien après qu’il soit parti au travail. J’occupe le salon, ne suis pas particulièrement présent pour participer à la vie de la coloc, et mes derniers échecs au poker m’ont rendu plutôt sombre, et pas spécialement coopératif.
Comment ai-je pu me retrouver dans cette situation ? Depuis quelques semaines je me sens fatigué, fragile, je manque de motivation. L’altitude extrême de la ville, qui me donne parfois d’étranges picotements dans les jambes et m’essouffle à la moindre accélération y est probablement pour quelque chose, mais pas que. En fait, depuis que j’ai quitté Santa Cruz, j’ai l’impression que l’univers conspire contre moi : les galères à moto, les arnaques de Cochabamba, l’absence d’envie d’écrire, les relations mal gérées, le poker. Il n’y a qu’avec Bitia finalement que tout va bien, mais même avec elle, je me sens parfois coupable d’entretenir une certaine ambigüité sachant qu’elle éprouve un intérêt pour moi que je ne partage pas. Elle me traite comme l’écrivain que je rêve d’être, me propose de m’héberger chez elle, dans son superbe appartement avec vue sur la capitale.
Elle me propose les clés pour être tranquille, pour avoir l’inspiration. Je sais que sa bienveillance n’est pas innocente, mais comment refuser. Faiblesse masculine. Faiblesse d’orgueil. Je sais que ce n’est pas une excellente idée, mais je décide de m’y installer après avoir fait mes adieux à Xavier et ses colocs.
Il est temps d’arrêter de jouer au poker et se remettre à l’écriture. Je passe mes journées au Blueberry, ce beau salon de thé anglais de Sopocachi converti tous les après-midi en cyber pour geeks expatriés en manque de wifi. J’y suis supposé écrire mes aventures argentines, mais passe le plus clair de mon temps à procrastiner sur facebook. Depuis quelques jours, je me suis remis en contact avec Thalia. La distance que j’avais volontairement installée après mon départ n’a pas résisté aux derniers événements et au froid de la Paz. Tous les jours nous nous racontons un quotidien beaucoup plus gris que celui que nous vivions ensemble, elle s’étant définitivement remise au boulot, moi à moitié démoralisé. J’ai la nostalgie de notre courte vie de couple, et petit à petit le désir de se revoir se fait de plus en plus fort. Seule la distance me retient de rentrer, jusqu’à ce jeudi soir.
(NDA : evidemment Thalia ne parle pas français, malin comme un singe, j’ai subtilement photoshopé la conversation)
Santa Cruz n’est qu’à 8 euros et une nuit de bus. Je réalise après cette conversation que la seule barrière que j’avais était mentale, que le trajet en moto était une fausse excuse et que je peux rentrer immédiatement. Je lui propose de venir trois jours plus tard, elle accepte.
La motivation est de retour, je me remets au boulot, et comme par miracle, tout se remet à fonctionner. En quelques heures, j’écris l’un de mes meilleurs articles, faisant le bilan de mes six premiers mois de voyage. A ce jour l’un des plus gros succès du site. Et les dynamiques s’enchainant, je sens un certain frémissement autour de moi durant quelques jours. Le blog poker de l’Express publie ma première interview dans un média généraliste. Puis viennent des retours de lecteurs de plus en plus prestigieux. Un midi, je reçois un mail d’un certain Cyril André aka Don Limit, l’un des meilleurs joueurs de poker français. Il me raconte qu’il aime bien mon blog, et se permet même de me donner quelques conseils sur une main que je raconte dans mon dernier article. Un peu comme si Cristiano Ronaldo m’envoyait un message pour m’aider à mieux tirer mes coups francs…
Bitia, depuis qu’elle sait que je veux repartir me semble de plus en plus attachée. Je me rappelle d’elle, distante et ironique lors de nos premiers échanges, et maintenant que j’ai manifesté mon attachement à une autre, voila que les rôles se sont inversés. Durant mes quelques jours d’attente, nous passons la majeure partie de notre temps ensemble. Nous sortons presque tous les soirs, je l’emmène en ballade à moto, vis chez elle, dort chez elle… Sans jamais qu’il ne se passe rien entre nous. J’avoue que par moment, je ne suis pas loin de me laisser aller, mais la perspective de rentrer en Amazonie me rend sérieux. Supposément pourtant, elle a bien un mec, un allemand rencontré dans une boîte de La Paz. Il l’attend au pays, transi d’amour pour elle. Elle reçoit chaque jour ses appels, et traite le bonhomme avec un détachement total. Je suis surpris de cette attitude, moi le grand naïf un peu trop sincère. Elle le gère tranquillement, répond aux crises les plus importantes, se le garde comme une roue de secours pour les coups durs. Aucune culpabilité de sa part. Ce qui n’est pas dit n’existe pas. Ma psychologue m’apprend les vertus du mensonge par omission.
En parallèle, à 800 kilomètres de là, il se passe des choses étranges. Thalia me demande de rallonger le délai de ma venue pour des raisons professionnelles. Qu’à cela ne tienne. Mais à la fin de la semaine, elle a trouvé une autre excuse pour repousser encore. Petit à petit, les nuages refont leur apparition. Un mauvais pressentiment. Elle est moins présente, moins chaleureuse dans nos échanges. Je lui reproche, devient irritable, impatient, et la sens s’éloigner. Quand je lui fais part de mes inquiétudes, elle devient fuyante, ne me répond plus. Je parle seul, fais les questions et les réponses, et perds le contrôle de mes émotions, encore une fois. Sauf que cette fois-ci je ne joue plus au poker, je tilt dans la vraie vie. Le silence rend fou
Je vis les joies des relations à distance. L’impuissance totale, et le cafard qui revient. Je n’ai personne d’autre à qui en parler qu’à Bitia, qui malgré ses analyses psychologiques ne m’apaise guère. Après quelques jours moroses, c’est pourtant elle qui va me donner une clé de compréhension de manière involontaire : un soir dans un bar entre deux discussions, je la vois gérer son allemand sur whatsapp. Lui, amoureux, jaloux, énervé, pressentant le fossé qui s’agrandit, lancé dans de longues tirades et elle qui discute avec moi, jette un œil sur le téléphone, répond distraitement un ou deux mots et revient à notre conversation.
C’est en voyant leur dialogue complètement déséquilibré qu’apparait une autre image, nette. Je me revois quelques heures plus tôt devant l’ordinateur à monologuer et à essayer d’obtenir une réaction. Et je comprends instantanément.
Je l’ai perdue.
Je suis entrain de vivre exactement la même situation que ce pauvre allemand.
Inutile de se faire plus de mal, et de continuer à perdre du temps. Le lendemain, je lui annonce que je ne viendrai pas. Elle proteste à peine, à ma grande déception, et quand je lui propose de me rejoindre plus tard sur la route, au moment où elle arrêtera de travailler, elle accepte immédiatement, voyant dans cette offre une porte de sortie des plus commodes.
Nous ne nous sommes jamais revus.
Elle a pourtant quitté son boulot quelques mois plus tard, et s’est mise à voyager, mais après quelques péripéties, est finalement partie seule. J’imagine qu’elle avait envie de vivre sa propre aventure. Même si nous sommes restés bons amis et que nous nous parlons régulièrement, je n’ai jamais pu savoir exactement la raison de ce soudain revirement de situation. J’ai quelques hypothèses évidemment, mais à chaque fois que j’ai voulu aborder le sujet elle a gardé cette attitude vague et évitante que j’avais déjà déplorée dès les prémisses de notre rencontre.
Ya fue comme on dit ici. C’est fini. Avec cette petite connotation fataliste qui sous-entend « oublie ».
J’ai décidé que cette dernière déception était le signe que je devais m’en aller. Je ne suis pas resté beaucoup plus longtemps à La Paz. Le 21 octobre, j’ai fait des adieux émus à Bitia et suis parti en début d’après-midi vers le Nord-Ouest. J’ai retraversé pour la dernière fois le centre-ville, les marchés bondés, suis remonté vers la banlieue, et après quelques dizaines de kilomètres le gris des horribles zones périphériques d’El Alto a enfin laissé place aux verts, jaunes et bleus du Lac Titicaca. Le soleil est apparu au moment où je longeais ses rives, et a allumé de magnifiques paysages de champs et de montagnes.
Parkinson s’est offerte sa première virée en barge pour rejoindre Copacabana, dernier village avant la frontière. Après un mois dans l’une des villes les plus chaotiques du monde, revenir à la nature et à l’excitation de l’aventure m’a fait un bien fou. Le soir-même, en regardant le coucher de soleil sur le lac, j’y ai apprecié ma solitude.
En traversant la frontière le lendemain matin, la moto à fond le long de l’eau, la musique à fond dans les oreilles, j’étais de nouveau euphorique.
Enfin, après deux mois et demi je suis arrivé dans un nouveau pays.
Le Pérou.
MOAR
Toujours aussi bien franchement, dommage que la fin soit un peu triste 😛
Good luck pour la suite !
Encore que des compliments ! Toujours aussi entrainant.
Les tables d’omaha si ta pas d’xp, c’est super dur de s’adapter. En france et en Belgique ou je joue , c’est toujours le meme genre de table que la tienne ( 6/9 joueurs post flop à chaque main , le pot à 45bb direct au flop , etc ) Comme tu le decrit bien dans l’article , c’est tres facile de se laisser embarquer.
eh oui, surtout que je suis pas un joueur d’omaha a la base, mais que la plupart des tables sur americaines sont au format holdem+une main omaha par tour
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Puedo rescatar varias frases que me encantan de este articulo… aunque ciertamente tiene un tinte triste la ambiguedad que no se concreta…siento que estoy viviendo en una novela :), un hermoso final para un país en el cual viviste muchas cosas!
Magnifique frère….
j’aime ce courage que tu as a admettre les choses (bonnes ou mauvaises) telles qu’elles le sont! Bravo !
merci pour cette bouffée d’air frais, d’aventure, dans nos vies trop routinières.
C’est dans la vérité qu’on trouve la beauté
Tout a fait Jonathan! Mais ce n’est jamais facile de faire une vraie analyse des choses vécues pour en tirer le meilleur et le pire!!
ca doit me venir du poker je crois Si tu n’es pas honnete sur tes forces et faiblesses dans ta maniere d’aborder ce jeu, tu perds, tout simplement !
Tu as raison et c’est également valable dans la vie! La vérité permet toujours de gagner quoi qu’il arrive!
Wouaw … Les voyages forment la jeunesse… le tient est particulièrement rock’n’roll … Tout seul, en amérique latine, en jouant au poker et (un peu) avec le coeur des filles … Faut aimer quand ça pique non ? Mais bon tout ce qui ne tue pas rend plus fort…. Buena suerte
J’avais oublieé la beauté et l’energie de ton écrit. Lire tes voyages est comment lire un livre… mas où les acteurs son reél. Super! Et oui, toi plus qui quelqu’un a vu que la vie est faite des moments.. Donc merci por nous rappeler de cette information !!
Profitez-eux !
merci Thais !!
Superbe écrit, tu as vraiment une belle plume, je viens de découvrir ton blog par une interview chez Fabrice, je crois que j’ai de la lecture en retard
hehe un an de voyage en retard !
Je découvre et je dévore, merci de me rappeler et de me montrer le chemin que je veux suivre, je viens d’entrain dans une phase de célibat pour la première fois de ma vie, et je vais tout simplement copier ton parcours mais je penche plus pour l’Asie.
Merci
Good luck avec les vietnamiennes
Au fait, vous etes pleins de nouveau depuis quelques jours, vous etes arrivés comment??