22. La Paz

22. La Paz

mars 2nd, 2014
04.Bolivie

article précédent : 21 : le pigeon voyageur

Dès la sortie de la ville, la route aiaonte abruptement. Cochabamba, dans sa cuvette à 2500 mètres était la ville frontière entre deux Bolivies. A l’Est, l’Amazonie, les basses terres, les jolies filles et les nuits tièdes. A l’Ouest, les Andes, les bergères avec leurs troupeaux, le froid.

C’est une magnifique étape mais aussi l’une des plus dures. Toute la journée, je roule dans des paysages spectaculaires, traverse des cols de la hauteur du Mont Blanc, manque d’écraser moutons, ânes et chiens. A la tombée de la nuit, je suis encore loin de la Paz. La fatigue se fait de plus en plus forte et mes yeux piquent. Parkinson est brulante, exige une pause que je ne lui accorde pas, je suis pressé d’en finir. Quand dans la nuit sans lune apparait enfin une immense tache lumineuse, je souffle un peu.

Petit à petit les habitations se font plus denses et le trafic soutenu. Sans que je me rende compte exactement quand, je suis entré dans El Alto, une banlieue de la capitale devenue en cinquante ans la troisième plus grande ville de Bolivie. Après Santa Cruz, je pensais avoir tout vu, mais mon arrivée ici me fait découvrir un nouveau degré dans le chaos. El Alto est probablement la ville la plus laide et désagréable que j’ai vue de ma vie. Pour cause, à 4150 mètres d’altitude, le froid et le manque d’oxygène l’ont rendu incroyablement inhospitalière. La ville est un agrégat de bâtiments construits à la va-vite, tous presque identiques dans leur laideur, trois étages, structure béton, remplissage en parpaing rouge laissé à nu. Les boulevards sont immenses et surchargés, les trottoirs, quand ils ne sont pas une simple bande de terre battue, sont défoncés et envahis de détritus. Sur le terre-plein central, les misérables buissons qui ont été plantés sont moribonds, empoisonnés par un air tellement chargé en gaz qu’il donne l’impression d’être visqueux.

Ceux qui vivent ici n’ont pas les moyens d’aller plus bas. Des hommes et femmes petits, gras, à la peau sombre, tirée et aux joues violacées par la dureté du soleil. C’est une population de cholas claudicantes, de flics débordés et de jeunes déjà édentés au sourire métallique. Une cour des miracles emmitouflée marchant entre les files de centaines de minibus qui klaxonnent, se dépassent, se font des queues de poisson dans l’anarchie la plus totale.

A 22 heures, épuisé et couvert d’une pellicule de crasse, je passe enfin le péage qui marque la sortie de la banlieue. La route forme un belvédère qui surplombe la capitale. En contrebas, la vue qui m’est offerte à ce moment est d’une beauté totalement inattendue. C’est une vallée gigantesque, abrupte, dans laquelle la ville emplit tout mon champ de vision.  La Paz, de nuit, dessinée par ses millions de lumières. On y devine les grandes avenues, les places, les différents quartiers. Des bidonvilles éclairés à l’ampoule, sombres, tirant vers le rouge aux zones plus riches, jaunes et brillantes, en passant par les rivières et montagnes que l’on devine à leur obscurité totale. C’est l’une des plus belles arrivées de mon voyage. Magique.

Après une nuit de repos dans un hostel (je n’ai pas trouvé de couchsurfeur) je pars le lendemain explorer le centre. De par sa géographie extrême, La Paz n’a rien à voir avec les autres grandes villes que j’ai traversées en Amérique du Sud.  Ici, on n’y trouve pas l’organisation coloniale en cuadras, les grands boulevards tirés sur des kilomètres, le développement géométrique et rationnel dans de grandes plaines bien plates. Dans cette vallée aux pentes raides, il aurait été trop compliqué d’appliquer cet urbanisme rigoureux, et  la ville s’est formée de manière organique en fonction du relief et des opportunités locales, un peu comme dans nos centres historiques européens. Durant les premiers jours, ayant perdu l’habitude de ce genre d’agencement, j’ai beaucoup de mal à me repérer dans ces artères étroites et zigzagantes qui changent de nom à chaque virage, montent parfois avec des pentes insensées et sont continuellement surchargées. Mieux vaut y avoir de bons freins d’autant plus que, comme à Santa Cruz, les Boliviens conduisent atrocement mal. Un peu déboussolé, je suis plusieurs fois à deux doigts de me faire percuter, et comprend rapidement pourquoi les motos sont si rares ici, alors qu’elles constituent traditionnellement l’un des véhicules de prédilection.

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Vu que j’ai l’intention de rester un certain temps dans le coin, j’ai décidé de rencontrer du monde dès la première journée. Je mange avec Grace et Franz le midi, visite les gigantesques marchés sur les hauteurs du centre-ville  avec Laura pendant l’après-midi, et boit un coup avec Patricia le soir venu. Nous nous entendons bien et décidons de nous joindre à sa sœur avant de continuer la soirée. C’est ainsi qu’en ce 28 septembre, Plaza del Estudiante en plein centre-ville, je rencontre Bitia (on ne rit pas). Elle arrive une bonne demi-heure en retard, s’excuse à moitié et rigole avec sa sœur. Je suis rapidement intrigué par son assurance, peu commune chez les Boliviens que j’ai rencontrés jusqu’à maintenant. La tête haute, un joli sourire, cheveux tirés en arrière, bien sapée, un petit côté sophistiqué différent des autres filles que j’ai croisées dans la capitale. Nous discutons, elle répond évasivement, avec une petite distance ironique, s’intéressant plus à son portable qu’à moi. Elle bosse comme psychologue et, je ne sais pas si c’est une déformation professionnelle, mais il semblerait qu’elle ait bien compris la psychologie masculine : désintéressez-vous du mec pour qu’il s’intéresse à vous.

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Tous les trois, nous rejoignons Ronny, un couchsurfeur qui est avec ses potes entrain de boire des coups dans un café de Sopocachi, le quartier de la vie nocturne et des étrangers. Nous y rencontrons Xavier, un français, et pour la première fois de mon voyage ma réputation me précède :

«  Ah c’est toi le joueur de poker qui voyage ? Je suis tombé sur ton blog, cool ce que tu fais, si tu veux tu peux dormir à la coloc »

Petit gonflement de cheville, j’accepte. La conversation tourne tranquillement, nous sommes trois Français, deux Boliviens et les deux filles. Je vois bien que les Boliviens sont intéressés par leurs compatriotes féminines. Intéressant. Subtilement l’affrontement commence, et nous jouons au petit jeu inconscient de la séduction. Il n’y a que sourire et bonne humeur à table, mais derrière les visages, c’est une lutte symbolique qui est engagée dans laquelle chaque phrase, chaque mouvement, est une offensive. C’est une table de poker, sauf qu’au lieu d’essayer de gagner de l’argent, nous essayons de décrocher l’intérêt des filles.  Ca mise, ça bluff, ça relance, ça se couche. A ce petit jeu je m’en sors plutôt bien, j’ai plus de cartes que mes adversaires. Je parle du jeu, du voyage, du blog et je vois bien que je suis entrain de dominer la partie.

A la fin d’une tirade particulièrement lyrique, je vois Bitia réagir. Un vrai tell de poker. Une sorte de sursaut quasiment imperceptible, la pupille qui s’agrandit et les yeux qui brillent. Exactement la même réaction que quand un joueur récréatif touche sa double paire. A ce moment, je sais que j’ai gagné. Un peu plus tard, dans le deuxième bar, je suis le seul à récupérer son numéro.

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Vingt quatre heures dans la capitale, et j’ai déjà les clés d’une coloc, un début de groupe d’amis, et une rencontre prometteuse. C’est ce qu’on appelle un bon départ, et mon expérience de voyageur m’a souvent démontré que les meilleures expériences commencent avec ce genre de dynamique très positive.  Il ne me reste plus qu’à trouver une table de poker et je serai comblé.

La partie truquée de la semaine passée est encore fraiche dans ma mémoire, et je ne veux pas aller n’importe où. Mon contact de Santa Cruz avait un lieu à me proposer à La Paz, mais désormais ni lui ni moi n’avons envie de prendre le risque de tenter le coup. J’ai décidé d’arrêter les plans foireux, de ne plus aller chez l’ami du collègue de l’oncle d’un barman rencontré par hasard, et de choisir comme introducteur ce que je peux espérer de plus fiable : un couchsurfeur, Carlos. Trois jours après mon arrivée, il me donne rendez-vous chez lui  dans la Zona Sur, les beaux quartiers de La Paz.

Lorsque j’étais étudiant en architecture, ma matière préférée était la sociologie urbaine. J’adorais ces cours durant lesquels nous observions les comportements des différents types de population en ville. Un aspect m’intéressait plus particulièrement : la manière avec laquelle les ségrégations sociales se répercutaient de manière géographique. Nous observions comment les populations riches et pauvres, ou de différentes ethnies,  avaient tendance à se séparer naturellement, chacune dans leur différent quartier, suivant des dynamiques bien précises. Je trouvais captivant le fait que ces divisions se formaient de manière parfois si limpide qu’on pouvait les résumer à un schéma. Jamais pourtant nous n’avons étudié une ville où cette séparation se matérialise de manière aussi  « pure » et radicale qu’à La Paz.

La Zona Sur se situe a plusieurs kilomètres du reste de la ville. Sur une autre montagne. On ne peut y accéder qu’en voiture, soit en traversant un immense pont qui enjambe la vallée, soit en descendant une petite route en lacets qui débouche cinq cent mètres plus bas que le centre-ville, 1000 mètres plus bas qu’El Alto. La Paz est une des rares villes au monde où la ségrégation sociale ne se fait pas selon le modèle traditionnel centre/banlieue, mais bas/haut. La raison est simple : A 3000 mètres, l’air est de nouveau respirable, le temps plus clément, les journées plus douces, et forcément, les loyers beaucoup plus chers. Dans ces avenues larges, bordées de parcs et de banques à l’architecture internationale, je suis entré dans un nouveau pays.

J’arrive chez Carlos qui monte sur Parkinson et me guide à notre partie, dans un quartier résidentiel tout proche. Il y a la rue, vide, le trottoir, vide, et un mur continu de trois mètres de haut qui entoure la cuadra. On devine à peine par endroit un toit ou quelques arbres. Il m’arrête devant un portail et passe un coup de fil. Une jeune fille nous ouvre, dans la cour à l’entrée sont garés deux 4×4, j’ai comme une impression de déjà-vu.

Je vais être vite rassuré. C’est une jolie maison, parquet au sol, mobilier moderne, pierre apparente. Carlos me présente comme un ami français de passage et je m’assois à table. Une table tout à fait singulière, aux joueurs bien différents de ceux que j’ai l’habitude de côtoyer. Ce qui frappe tout de suite ce sont les femmes. Dans un univers pokeristique très machiste, il est rare de voir des joueuses s’aventurer aux tables. Pourtant ici, elles occupent facilement un tiers des sièges. La cinquantaine passée, toutes pendantes de colliers, mains parées de bagues et ongles manucurés. Clairement pas un profil courant. Elles sont venues ici avec leur mari, costard rangé au vestiaire, chemise décontractée, whiskey sur la table. Petite session détente après le boulot. Quelques jeunes également, des petits minets de la Zona Sur, apparemment un groupe de potes. L’endroit a beau être illégal, géré par un organisateur avec des croupiers professionnels, l’ambiance est des plus familiales. Tout le monde se connait, s’appelle par son prénom et demande des nouvelles du petit neveu qui vient de rentrer au collège. J’ai l’impression d’être entré à la table de bridge du Rotary Club.

Dès mes premières mains, je me rends compte que le niveau est très faible. La majorité des joueurs ne vont me poser aucun problème. De toute manière, il est clair que la plupart  sont là pour passer le temps agréablement plus que pour gagner de l’argent. On ne joue d’ailleurs pas grand-chose, environ quatre fois moins que lors de mes parties françaises, ça aide probablement à se détendre. Et même si ça reste un montant relativement important pour la Bolivie, visiblement, la population locale de jailones ( de « riches », sans conotation, mot formé à partir de l’anglais high prononcé avec l’accent ! ) n’est pas vraiment à ça près. Excellente nouvelle pour moi. Je me félicite d’avoir pu entrer dans un tel endroit et, comme à Cochabamba la semaine précédente, je me lèche déjà les babines.

(Salut les filles, c’est l’heure de la partie technique, vous avez le droit de passer votre chemin)

 La petite originalité vient du fait qu’on joue en dealer’s choice, c’est-à-dire que c’est au bouton de choisir la variante de poker qu’il souhaite jouer : Texas ou Omaha. Si je connais bien le Texas, je suis relativement inexpérimenté en Omaha. J’ai appris à jouer à ce poker à 4 cartes quelques mois plus tôt au Brésil, où dans de nombreux clubs on en distribuait une main à chaque tour. J’y ai rejoué un peu en Argentine, mais pas vraiment depuis. J’ai donc un peu d’expérience, mais mon edge (mon avantage) est inexistant. Qu’à cela ne tienne, ça me fera un apprentissage à moindre frais, et de toute manière, je me sens tellement meilleur qu’eux en Texas que je ne peux pas perdre d’argent à cette table. Je décide de jouer serré lors des phases Omaha, en espérant qu’il n’y en ait pas trop.

Mais à mon grand désespoir, c’est cette variante qui est choisie quasiment 80% du temps. Il faut dire qu’elle est beaucoup plus ludique, et amène bien plus d’action. Contrairement au Texas, on a l’impression de pouvoir jouer chaque main, et de toujours toucher quelque chose. Au début ça ne se passe pas trop mal. Je perds un peu, recave, gagne un peu, reviens à l’équilibre. Vu le montant de la partie, je m’autorise à recaver 3 fois, et quand vers minuit ils réunissent les deux tables, j’ai un tapis de 500 blindes. Tout va bien, il n’y a pas grand monde qui m’inquiète à table, et il y a même quelques joueurs faibles avec de gros tapis.

 Je n’ai pas vraiment compris ce qu’il s’est passé ensuite. Je ne me souviens plus des détails, je n’ai pas noté. C’était une main d’Omaha. Je jouais serré, j’ai ouvert AAxx, relancé, payé par quasiment toute la table comme d’habitude, et j’ai touché un brelan d’as au flop, sans retirage. Une bien belle main, mais fragile. Enfin ça, je ne le savais pas vraiment, habitué que j’étais à la hiérarchie du Texas. Ce n’est que quelques jours plus tard que j’ai compris qu’aussi puissante soit ma main au flop, si elle n’avait pas de possibilité d’amélioration, mieux valait rester prudent… Ce jour-là pourtant j’y suis allé à fond : un mec pot, je repot payé 2 fois. Turn, pot, payé une fois. Quand la rivière complète plusieurs backdoors  (des tirages qui étaient invisibles flop), il ne me reste pas grand-chose, et je ne me vois plus vraiment me coucher quand mon adversaire me met all in… -500 blindes en deux minutes. Paie ton inexpérience.

Il est une heure du matin, je suis un peu KO et décide de rentrer chez Xavier.  La table me salue cordialement, l’armateur me propose de revenir « quand je veux », et son petit sourire me donne l’impression très désagréable d’être le dindon de la farce. Les 400 blindes que j’ai perdues ont beau ne représenter qu’une somme relativement faible, la défaite reste lourde.

Après une bonne matinée de sommeil, pour me changer les idées, j’envoie un message à Bitia et lui propose d’aller boire un café. Elle arrive un colis à la main, me dit qu’elle vient de le récupérer à son boulot, l’ouvre devant moi et en sort quelques magazines. C’est apparemment son éditeur qui les lui a envoyés. Elle m’explique qu’en plus de ses consultations elle a sa double page psycho dans quelques revues féminines. Señora Bitia  répond aux courriers de changas (jeunes filles) soucieuses de l’équilibre de leur couple et de garçons qui se demandent si la masturbation les rendra vraiment aveugles. C’est semble-t-il une mini-célébrité, et j’ai l’impression de rencontrer la version bolivienne de Caroline Dublanche, cette animatrice/psychologue d’Europe 1 que j’écoutais souvent sur le chemin de mes sessions nocturnes en France.

Ce n’est pas tous les jours qu’on a le droit à une psychanalyse au prix d’un frappuccino. J’ai saisi l’opportunité.

Nous avons d’abord beaucoup parlé de moi. Ca ne la dérangeait pas, je sentais que par ma radicalité, j’étais pour elle un objet d’étude intéressant. Nous avons parlé de mon voyage, de mes choix, du poker, d’amour, d’attachement et évidemment de Thalia.  Elle m’a fait comprendre les vrais motifs de ma rupture avec elle, à savoir non pas le prétexte futile que j’avais invoqué (et que je croyais sincèrement) mais toute sorte de peurs. Elle m’a cerné tout de suite, savait appuyer là où il fallait.

Nous en sommes rapidement venus à la conclusion que j’étais un narcissique à tendance schizoïde et histrionique. Dit comme ça, ça n’a pas l’air cool, mais en vrai, c’est pas si grave. Juste un mec un peu plus concerné par lui-même que par les autres, à la fois désintéressé des relations sociales et ayant besoin de capter l’attention. Quand j’y ai réfléchi sérieusement, mis en perspective ce modèle théorique sur ma vie, j’ai été choqué de constater à quel point il était pertinent. J’étais devenu un cas d’école : Mon tour du monde en solitaire, je le faisais en moto, véhicule individuel et séducteur par excellence, en jouant au poker, activité on ne peut plus égoïste, et le summum de tout ça, en devenant une sorte d’écrivain autobiographique, c’est-à-dire ce qui peut se faire de plus antisocial, nombriliste, et quémandeur d’attention.

Nous avons parlé tout l’après-midi, c’était passionnant. Puis nous avons parlé d’elle. De sa passion pour l’écriture (tiens donc), de son passé avec un architecte (tiens donc), de sa fille (j’ai sursauté haha !), de ses relations actuelles, notamment l’une d’elle avec un allemand qui était fou d’elle sans visiblement que ce soit réciproque. Et ça a été à mon tour de lui faire comprendre certains points, de la débloquer. Je pense qu’elle a été surprise que moi, le joueur de poker puisse l’aider à voir plus clair sur certains aspects de sa vie.

Ca a duré huit heures.

Huit heures de l’une des conversations les plus intenses et les plus intéressantes de ma vie. Huit heures extraordinairement sincères, pour un mec et une fille qui ne se connaissaient pas deux jours plus tôt. Nous étions en dehors des conventions sociales, au delà de la séduction ou de l’amitié. Il s’agissait juste de la confrontation de deux pensées authentiques, et l’explosion qui en résultait. Nous avions tous les deux conscience qu’il se passait quelque chose d’important et de rare. Ca faisait des années que je n’avais pas vécu ça.

La nuit est venue. Nous avions parlé et réfléchi tellement longtemps qu’en m’arrêtant, j’ai réalisé que j’étais épuisé. Ma tête tournait, comme après un jogging un peu trop difficile. Il était temps d’y aller.

Quand elle s’est installée sur la moto et qu’elle s’est collée à moi, beaucoup plus serrée qu’à l’aller, les bras croisés sur le torse, j’ai compris deux nouvelles choses.

Elle était entrain de tomber amoureuse de moi, et moi, j’étais encore amoureux de Thalia.

article suivant : Six mois, bilan

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Vous êtes de plus en plus nombreux à me lire, merci ! Pour tous les nouveaux, bienvenue à vous, et si je puis me permettre de vous rappeler quelques petites choses :

– Le World Poker Trip, c’est l’histoire en cours, (et dont personne, pas même moi, ne connait encore la fin !) de comment j’ai lâché mon boulot d’architecte en décembre 2012 pour faire le tour du monde financé par ma passion, le poker. 

– Je suis en Amérique du Sud depuis avril. Le récit que vous lisez a eu lieu environ fin septembre 2013, c’est à dire  il y a environ 5 mois. Eh oui, il y a un gros décalage, pas le choix, j’essaie de mettre de l’attention dans l’écriture, et ça prend du temps… Si vous voulez savoir où j’en suis en temps réél, ça se passe sur où je donne régulièrement de mes nouvelles.

– Si vous descendez encore un peu plus bas sur la page, vous remarquerez dans la partie noire qu’il est possible de vous inscrire à la newsletter. Ca vous permettra d’être toujours au courant de la sortie des articles.

– Si vous voulez me soutenir, aidez-moi à faire connaitre le World Poker Trip ! Parlez-en autour de vous, partagez mes articles, retweetez les etc. La popularité de mon aventure aura une influence directe sur sa durée !

– Des petits retours sur ce qu’on écrit, c’est toujours appréciable. Des commentaires sympas, ça aide à se motiver les jours de procrastination :) 

A bientot pour le n°23, j’ai comme l’impression qu’il va être pas mal :)

16 Comments

  1. says:

    Après les blocs concernant les techniques de poker, des blocs de couleurs à propos de la séduction ?
    La vie est une partie de cartes…

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  2. says:

    Enfin. Merci

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  3. says:

    Cette dernière phrase…… j’ai mal au coeur pour toi petit histrionique !!

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  4. says:

    On te lit en retenant son souffle. Une plume aiguisée et pas farouche. Découvert vendredi, je suis déjà fan, j’adore!

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  5. says:

    Merci En Terre Andine, bonne découverte ! Joli blog que tu as là! Merci pour le partage :)

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  6. mike says:

    Tjrs aussi passionnant ton blog! Quel voyage extraordinaire parsemé de rencontres magiques. J attend encore une fois la suite avec délectation! ! Mucha Suerte.

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  7. says:

    simplemente fascinante!

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  8. Julie says:

    Je suis une fille, j’aime les poneys et j’ai un chat qui s’appelle Jabba Mercury MAIS je lis assidûment les parties vertes ^^
    Ton récit est incroyable, j’ai l’impression de lire un livre
    Vraiment merci de nous le faire partager!

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  9. aristide says:

    Waouh!!! A couper le souffle tes périples et tu les narres si bien. Avec toi ce serait vraiment difficile de choisir une destination pour les vacances tellement tu mets bien en perspective tous les lieux que tu as visités.

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